Lissa Sévigné, intervenante psychosociale, explore depuis plus de 15 ans les liens entre psychologie, arts visuels et physique quantique. Formée en infographie avant de se tourner vers l’intervention psychosociale à l’UDM, elle accompagne des populations marginalisées qui ont un trouble d’usage de substance.
Elle est aussi passionnée de la photographie et des arts visuel en général et c’est en 2024, qu’elle concrétise une vision audacieuse avec Le Tarot Ébène, un jeu de tarot revisité, inspiré du Rider-Waite, mais ancré dans une esthétique afro-montréalaise.
Ce jeu de 78 cartes fusionne tradition et modernité à travers des photographies originales prises dans les parcs du Grand Montréal. Plus qu’un simple outil divinatoire, Le Tarot Ébène est une œuvre collective, réunissant une centaine d’artistes afro-montréalais devant et derrière la caméra.
Présenté à une communauté de collectionneur, le jeu rencontre rapidement un succès auprès des passionnés de tarot au États-Unis.
Nous avons rencontré Lissa Sévigné, directrice artistique pour parler de son parcours, de ses processus créatifs et de la portée de son tarot.

Entrevue avec Lissa Sévigné
1. Votre parcours mêle intervention psychosociale, arts visuels et physique quantique. Comment ces disciplines se rejoignent-elles dans votre travail ?
Le tarot est un art visuel, ce qui m’a tout de suite attirée. À travers les images, il répond aux questions que l’on porte en soi, souvent inconsciemment. C’est aussi ce que je fais en intervention psychosociale : aider les gens à se reconnecter à leur instinct, à mieux gérer leurs émotions et à analyser leur situation pour avancer. Le projet de Tarot est un mélange de mon intérêt pour la psychologie humaine et celui de l’art.
2. Pourquoi proposer une lecture afro-montréalaise du tarot ?
J’ai choisi de photographier les cartes en extérieur, en utilisant les parcs du Grand Montréal pour trame de fond. Je voulais mettre en avant des artistes afrodescendants, car il y a peu de représentation dans le monde du tarot. Capturer ces artistes dans leur ville et partager cette vision était une idée forte à exporter. Le Tarot en photo est à la base plus rare donc le défi était énorme.
3. Vous avez collaboré avec plus d’une centaine d’artistes. Comment avez-vous choisi les modèles et les lieux de prises de vue ?
Beaucoup sont des artistes que j’ai découvert à travers la photographie, d’autres viennent du réseau de Sylvie (Sly), une artiste bodypainter avec qui je travaille régulièrement car nous possédons un loft artistique depuis un peu plus de 5 ans. Sly de son vrai nom Sylvie, a joué un rôle important dans le projet.
J’ai aussi voulu m’entourer de photographes et de la communauté, le projet en compte 8 au totale et j’ai rassemblé une équipe pour l’editing et le design.
Pour les lieux, j’ai d’abord fait du repérage en ligne avant de valider sur place. J’ai adoré cette étape, notamment la scénographie. J’ai photographié personnellement plus de 60 photos pour le projet.
4. Quel impact Le Tarot Ébène a-t-il sur la représentation de la diversité dans le monde ésotérique ?
Les premiers retours sont très positifs. Le format photographique et l’approche lumineuse du jeu sont appréciés. Il y avait clairement un manque de représentation de la communauté noire dans ce domaine.
5. Quel message souhaitez-vous transmettre et quels sont vos futurs projets ?
Le tarot est un outil de développement personnel, et de plus en plus d’Afrodescendants s’y intéressent, sans tomber dans les stéréotypes. Notre jeu est intuitif, lumineux, pensé aussi pour les collectionneurs. On envisage une deuxième édition avec quelques nouvelles cartes et artistes dans quelques années. On désire augmenter notre visibilité au États-Unis car le jeu a été créé pour ce marché à la base. Des collaborations sont également à prévoir avec d’autres artistes d’ici notamment un spectacle à la Place Des Arts en mai 2025 avec la chanteuse Gaya.
Avec Le Tarot Ébène, Lissa Sévigné propose bien plus qu’un jeu divinatoire : elle offre une nouvelle vision de la spiritualité.
Le jeu qui se veut aussi un livre de table est disponible :
À la Grande Bibliothèque de Montréal et celle de Boucherville.
Sur Etsy, Amazon, au Black Women Market des Galeries d’Anjou. Le Salon de thé Bien Vivre, situé à Montréal.
The Hermit’s Lamp à Toronto et Tarotart à Los Angeles.
Marcelin Delice