En avril 2025, une affaire de plagiat secoue la scène musicale franco-haïtienne. Le compositeur haïtien Fabrice Rouzier accuse l’artiste franco-haïtien Joé Dwèt Filé d’avoir utilisé sans autorisation des éléments de sa chanson « Je Vais » dans le morceau à succès « 4 Kampé ».
Une Plainte Déposée à New York
Le 22 avril 2025, Fabrice Rouzier et sa société B.E. Relations LLC ont déposé une plainte devant le tribunal fédéral de Brooklyn. Ils allèguent que « 4 Kampé », sorti en octobre 2024, reproduit des éléments significatifs de « Je Vais », notamment des extraits sonores, des paroles et des images du clip original.
La plainte vise également le remix « 4 Kampé II », sorti en mars 2025 en collaboration avec la star nigériane Burna Boy, ainsi que le comédien haïtien Tonton Bicha, accusé d’avoir interprété des extraits de « Je Vais » lors d’une performance publique à New York.
Réactions et Reconnaissance
Joé Dwèt Filé a reconnu avoir intégré un sample de « Je Vais » dans son morceau, évoquant une « incompréhension » et un problème de communication concernant l’attribution des crédits. Il a exprimé son respect pour Fabrice Rouzier et sa volonté de résoudre le différend à l’amiable.
Enjeux Culturels et Juridiques
Cette affaire met en lumière les défis liés au sampling dans l’industrie musicale, notamment la nécessité de respecter les droits d’auteur, même lorsqu’il s’agit d’hommages culturels. Elle soulève également des questions sur la protection des œuvres des artistes du Sud global, souvent exploitées sans reconnaissance ni compensation.
Vers une Résolution ?
Alors que le compas direct, genre musical haïtien, s’apprête à célébrer ses 70 ans le 26 juillet prochain, cette controverse pourrait servir de catalyseur pour une prise de conscience accrue de l’importance de la reconnaissance et de la protection des œuvres musicales. Une résolution pacifique entre les parties serait non seulement bénéfique pour les artistes impliqués, mais aussi pour la préservation et la valorisation du patrimoine musical haïtien.
L’affaire est en cours, et la communauté musicale suit de près son évolution, espérant qu’elle aboutira à un renforcement des pratiques respectueuses des droits d’auteur et à une meilleure reconnaissance des contributions artistiques de chacun.