Comment expliquer la naissance d’un nouvel événement dans une ville aussi foisonnante culturellement que Montréal ?
D’où vient ce besoin de dire autrement, de créer autrement ? Peut-être d’un manque. Peut-être aussi d’un désir ardent de faire résonner des voix encore trop peu entendues. Montréal, métropole vibrante, creuset de cultures, de dialogues et de métissages, s’impose comme un haut lieu de créativité. Et pourtant, dans cette effervescence artistique, la photographie, en tant que langage visuel, demeure encore en marge des grands espaces de reconnaissance. Trop souvent reléguée à l’ombre des autres disciplines, elle mérite qu’on lui fasse une place centrale, digne de sa puissance narrative et de sa capacité à capter les nuances du réel.
C’est dans cette volonté de reconnaissance et de mise en lumière que naît le Festival de photographie et d’art contemporain de Montréal, qui se tiendra du 29 au 31 août 2025. Portée par l’association TOKAY, cette première édition est bien plus qu’un événement : c’est une déclaration d’intention. Le festival se veut une ode à la diversité des regards, un espace où la pluralité culturelle s’exprime librement à travers l’image. Derrière cette initiative, une petite équipe passionnée – artistes, travailleur·euse·s culturel·le·s issu·e·s de l’immigration et de la diversité – rassemble ses forces autour d’un rêve commun, celui de bâtir une plateforme inclusive, loin des standards figés du monde artistique.
Ouvert aux artistes émergent·e·s comme aux créateur·rice·s établi·e·s, le festival embrasse la richesse de la photographie contemporaine tout en s’ouvrant à d’autres formes d’expression : vidéo, installation, cinéma. Ce croisement des disciplines participe d’une vision élargie de l’image – comme matière vivante, outil critique, vecteur d’émotions. Dans un monde saturé de contenus visuels, cette rencontre artistique veut redonner du sens à l’image, en célébrant celles et ceux qui la travaillent avec conscience, engagement et poésie. Le Festival de photographie et d’art contemporain de Montréal n’est pas seulement un nouveau venu dans le paysage culturel : c’est une invitation à voir autrement.
